« Enfin, par des lieux de mort, j’entends tous ceux où l’on se trouve tellement réduit que, quelque parti que l’on prenne, on y est toujours en danger [...]. »

Sun Tzu, L’Art de la guerre

[Martin Mongin]

[Il s’agira, à partir de considérations, à la fois topologiques et imaginaires, prenant pour objet certaines catégories de lieux composant l’ordinaire de notre géographie physique (le glacier, le récif, la zone intertidale, le volcan, etc.), de questionner l’« esprit de conquête » occidental et de cerner au plus près les motifs, mais également les contradictions, de ce démon insatiable qui nous incline à nous inviter fiévreusement en tous lieux, y compris – et surtout – les plus reculés et les plus hostiles (exemplairement le plus haut, l’Everest, et le plus bas, le Challenger Deep). Il sera notamment question, dans cet ouvrage, de moderniser la catabase grecque, de donner une forme à l’imagination, de traduire à nouveaux frais le concept freudien d’Unheimlichkeit, de reconsidérer l’impénétrabilité des centres d’enfouissement des déchets nucléaires, de passer de l’autre côté du miroir, d’envisager le tourisme de masse par son côté magique, de redéfinir la sexualité humaine comme projection de paysages sur nos corps, etc.]

[NB : Les textes qui seront progressivement publiés ici restent des versions provisoires. Ils ont vocation, une fois rassemblés, à constituer les différents chapitres, à la fois indépendants et liés les uns aux autres, d’un seul et même essai de géographie imaginaire.]

1. écueils

« De même, l’écueil n’est pas une île qui serait un peu moins accueillante que les autres, un peu moins hospitalière. C’est une île intrinsèquement hostile, une île qui, n’étant que danger et menace, est a priori inhabitable et invivable. Et même, entre l’île et l’écueil, il y a assurément tout l’écart entre le paradis et l’enfer. »

2. Madrépores

3. Thorn fields

4. Malpaís

5. Reflets

6. Houles

7. Jungles

8. Estrans

9. Sucs

10. Hadès

11. Arches